mardi 31 août 2021

Fête de la Fissure à l'Ossau !

Nous sommes le week-end du 28-29 Aout, et non, l'été n'est pas fini et les vacances peuvent durer encore un peu : car c'est la fête de la fissure à l'Ossau !

L'EPAF se retrouve en petit comité pour cette sortie. Pauline est au Congo en mission. Angélique est retenue par son travail jusque trop tard pour venir de Nîmes. Thelma est en Croatie. Mais Ilona, Charlotte, Marianne, Sophie, Coco et Lara sont là. Et ... Laura est en super phase de récupération après son opération des croisés : elle ne pourra pas grimper mais elle est quand même de la partie et ça fait plaisir de la retrouver!

 

Le vendredi soir, une première partie de l'équipée arrive au refuge de Pombie en temps et en heure pour installer le bivouac et commencer à topoter. Alors que Marianne attend Ilo pour monter. Et oui, réveil en Bretagne et coucher au pied de Jean-Pierre pour Ilo! Elles ne partiront d'Oloron que sur le coup des 21h et quelques, pour une approche de nuit qui aura eu le mérite d'être à la fraiche.  Tente plantée à 00h10 : vite vite il faut dormir car demain une grosse journée nous attend!

Réveil 5h30, départ vers 6h. Lara, Ilo et Charlotte s'attaquent à la Sud Est Classique. Coco, Sophie et Marianne à la Ravier sur le pilier de l'Embaradère.  

La Sud Est Classique est une voie majeure de l'Ossau (parmi tant d'autres!), qui chemine le long d'une ligne de faiblesse de la pointe Jean Santé, en Face Sud. Après une approche très rapide depuis le refuge, elle commence par quelques longueurs en traversées puis suit les fissures, dièdres, escaliers gris, dièdres encore et cheminées. 13 longueurs dans son intégralité : c'est vraiment un beau morceau pour une première à l'Ossau! Lara lead le début de la voie le temps que les filles prennent leurs marques. Il fait chaud en cette fin d'été, la face est baignée de soleil toute la journée et les pieds chauffent dans les chaussons! Mais nous prenons plaisir à découvrir l'andésite de l'Ossau! Ilo conseille parfois Charlotte sur un placement, sur un pas, et la grimpe se passe bien! Puis Ilo passe en tête pour quelques dernières longueurs. Elle aura l'ultime plaisir de réaliser le pas tant attendu de la Sud Est : le fameux "enjambement"! Il s'agit d'un pas dans le vide entre un éperon rocheux décollé et le haut de la pointe Jean Santé. Rien de si terrible, mais le gaz est bien présent! Et le piton qui nous attend en face et juuuuste un poil trop haut pour être clippé avant le grand écart. Disons qu'il faut y aller sans trop réfléchir. Ilona y prend tellement de plaisir, qu'à la faveur d'une recherche d'itinéraire, elle refera 3 fois le pas!  Aller, retour, et aller à nouveau! Le dernier relais est finalement trouvé et la descente par la voie des vire peut commencer. Descente plutôt commode qui permet de ne tirer qu'un ou deux rappels avant de reprendre pied sur le pierrier.

 




Du côté de la cordée partie à l'embaradère, l'approche est un peu plus longue. Il faut se rendre en face Nord en passant par le col de Peyreget, puis traverser à même hauteur plusieurs pierriers, suivre des vires cairnées et déboucher dans le cirque de l'embaradère. Le jour se lève à peine lorsque nous passons le col et la vue est plus que grandiose dans cette fraicheur matinale. Le ciel se charge doucement de couleurs et la Face Sud ne tardera pas à chauffer sérieusement. Et nous, va-t-on se cailler de l'autre côté? Ce n'est qu'après avoir traversé le cirque de l'embaradère dans son intégralité que nous nous rendons compte que nous avons amplement dépassé le pilier "caractéristique" et qu'il nous faut revenir sur nos pas... hum hum boooon super on adore marcher dans un pierrier croulant! Qu'à cela ne tienne, nous voici finalement au pied d'un ressaut, menant à la vire herbeuse, menant elle même au pied des voies. Nous attaquons ce ressaut où il nous faudra tout de même tirer une longueur et un peu de corde tendue pour arriver à la vire herbeuse, puis gagner le pied de la voie. Ou plutôt... d'une voie! Eh oui, une fois n'est pas coutume à l'EPAF, nous allons magistralement nous planter d'itinéraire et partir dans la mauvaise voie. Mais ça, nous ne le savons encore ^^...

Distinguant des pitons, nous entamons L1. Marianne tire un bon 55m dans un caillou peu sûr, de petits dièdres et de petits ressauts, jusqu'à venir buter sous une fissure caractéristique. Nous trouvons toutes un peu bizarre que la longueur ne ressemble pas vraiment à ce à quoi on s'attendait. Et aussi un peu bizarre d'être déjà arrivées à la fissure. Mais bien têtues, nous continuons à faire correspondre le topo avec ce que nous voyons. "On a dû doubler des longueurs, on doit être là! et ça là-bas, c'est là où on doit pas aller. Oui, oui. Là on attaque le dièdre fissuré. C'est 6a." Quoi qu'il en soit, la longueur devant nous fait carrément envie. Une fissure franche dans un dièdre avec quelques pieds de chaque côté. De quoi poser les friends (voir tirer au clou sur les deux pitons en place). Bref, dur dur pour du 6a mais on passe toute les trois et après une autre bonne longueur de 55 mètres, rebelote: on sort le topo, et on fait correspondre ! "alors, petite traversée en 4 puis deux fissures parallèles, on protège à gauche et on grimpe à droite". Ok, alors traversées en 4, bon pourquoi pas, un peu soutenue cette trav' quand même. Mais maintenant, il faut se rendre à l'évidence : après un passage d'artif sur 6 pitons, il n'y a ni fissure à gauche, ni fissure à droite, et plus aucun piton. Juste une grosse écaille décollée caractéristique. Marianne se fait mouliner pour revenir au relais et nous recheckons le topo. "Heu, je  crois qu'on n'est pas dans la Ravier". Nous consultons un autre bout de topo qui traine sur le téléphone et constatons finalement sans grand étonnement que nous sommes dans Illusiones. "Ah bah oui ça correspond vachement mieux à ce qu'on vient de faire!". Et le 6a qui nous a fait brézailler, c'est du 6b+. Bref! comme le dira si bien Bibi "On est des tocardes!". Il faut maintenant se décider : continuer dans Illusiones (350m, ED, 6b/A2, 6 longueurs restantes à 13h30) ou réchapper sur les pitons en place? Nous optons pour la réchap, quelque peu dépitées, mais bien décidées à ne pas faire n'importe quoi (c'était déjà pas mal pour aujourd'hui). Et c'est parti pour un rappel guidé le long de la fissure déversante que l'on vient de grimper. Heureusement, Sophie  a un peu de cordelette à abandonner. Nous renforçons le relais avec un câblé. Puis Coco rassure Marianne et Sophie. "Ne vous en faites pas les filles, si celle qui descend en premier sur le rappel arrache les deux pitons du relais, elle arrache tout et emporte les deux autres, et à mon avis après on ne sent rien, non?!" C'est dit sur le ton de la rigolade et heureusement tout se passe bien. Nous bricolons pour tirer 3 rappels et sommes à nouveau dans le pierrier du cirque. Il est l'heure du casse croûte et du retour... Pas grandiose, mais une bonne leçon! 






Le soir à Pombie, c'est apéro au Punch et à la tapenade offert devant le refuge. Il y a du beau monde et chacun raconte un peu sa journée. Les cordées parties dans les voies les plus longues continuent d'arriver et attrapent un dernier verre avant d'aller tous se mettre au chaud pour un bon repas. Un grand merci aux aides gardiens et à Léon, qui nous aura fait l'honneur de sa délicieuse spécialité : le Thiavel! Un gâteau nappé de chocolat, dont la composition est un secret sans doute bien gardé! 



 

La soirée se prolonge, au gré des programmes respectifs de chacun pour le lendemain. Longue voie en perspective? Coucher un peu plus tôt. Voie d'une longueur raisonnable? Coucher un peu plus tard. Voire journée à regarder les autres grimper... Alors, on peut jouer les prolongations!

Dimanche, le réveil pique un peu! Ilo, Coco, Lara et Sophie se sont décidées pour "Comida Para Gatos", une voie de 5 longueurs qui attaque au bout de la vire diagonale de la face Sud. Charlotte et Marianne ont choisi de rester buller au soleil et de s'atteler à l'éprouvant exercice d'observer les cordées sur l'ensemble de la face... en étant allongées dans l'herbe! L'idée est aussi d'en profiter pour parler avec Laura du projet en Ouganda qui se rapproche à grand pas. 

Pour les grimpeuses du jour, l'objectif est de tirer les rappels à 12h max, car le minibus du Caf a quelques soucis dont nous tairons ici la teneur exacte, nécessitant de rentrer avant la nuit à Toulouse. C'est Sophie qui, motivée comme jamais, prendra le lead toute la matinée. Suivie en flèche par Coco et Lara, elles-mêmes suivies sur un  brin par Ilo. "Tchouuu tchouuuu!" Le petit train progresse vite et la veste rose fluo de Coco permet de suivre sans peine leur avancée depuis le bas. Finalement, c'est un léger mix entre "Comida Para Gatos" et "l'Eperon Est" qui sera réalisé par la cordée. On vous l'a dit, une fois n'est pas coutume, l'EPAF zig zag! Mais qui a dit qu'il fallait suivre le topo à la lettre ? Bon, certes, cela donne parfois quelques traversées plutôt engagées pour Sophie! Mais il en faut plus que ça pour l'arrêter!




De retour à Pombie, la discussion est animée autour du projet en Ouganda. Nous avons la chance de bénéficier des conseils avisés de nos aînés qui ont déjà réalisé plusieurs expé et nous écoutons d'une oreille attentive! Mais on n'en dit pas plus ici, hormis que : ça se précise ;-)

L'ensemble de l'équipe remercie sincèrement la FFCAM et le Comité Régional Occitanie, avec une mention spéciale pour Bibi et Julien, pour l'organisation de ce week-end!  



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire