jeudi 13 mai 2021

Le Verdon, c'EPAFacile !!

Du 13 au 16 Mai 2021

   L’équipe profite d’un week end de 4 jours et de la suppression de la limite des déplacements pour se retrouver au Verdon, un lieu mythique pour faire de la grande voie.

Jeudi 13/05 :

   Après de longues hésitations dues à une météo printanière capricieuse, nous décidons finalement de nous retrouver dans les gorges du Verdon, haut lieu de la grande voie équipée et non équipée.   

 Nous voici toutes au camping municipal de la Palud sur Verdon, le soleil est avec nous, l' emplacement est XXL, proche du préau et du barbecue ! Idéal !

   Montage des tentes et repas express, nous sommes toutes impatientes d’aller toucher du caillou. Les mesures sanitaires s’étant enfin assouplies, nous allons retrouver le plaisir de perdre notre peau sur du rocher abrasif ! 

 
 Le secteur Escalès nous paraît parfait pour retrouver des sensations, s’habituer à ce rocher tout en étant dans des secteurs équipés. D’autant plus que la journée est déjà bien entamée. La particularité du Verdon étant que les grandes voies commencent par la descente (majoritairement des rappels), nous attaquons les manip de cordes et enchaînons les rappels, qui sont dans des lignes de voie.

Après avoir dérangé quelques cordées qui montaient là où nous descendions, et face à l’affluence de grimpeurs, nous nous décidons pour une voie libre dont la ligne nous attire: « Les Dalles Grises ».

Cette voie équipée en 5c max déroule bien et nous rappelle le plaisir des chaussons douloureux ! Par cordées de trois, nous enchaînons les longueurs, Charlotte et Angélique en profitent également pour poser les paires et prendre confiance en tête !

 Arrivées en haut, quel plaisir que de contempler et savourer la vue qui s’offre à nous. Il y a des grimpeurs partout, l’ambiance est à la cool, ça discute, ça rigole… on va passer un bon séjour ici !

 Sophie a copié Coco dans ses couleurs, et nous avons donc 2 bonbons roses qui se dandinent avec nous sur les voies ! Non non, on ne fait pas dans le cliché ! 

 Retour au camping où l’on recroise à peu près les mêmes que sur le caillou. C’est l’heure de l’apéro ! Il paraît que l’EPAM est là aussi, nous les avons aperçus. Mais le "blaireau" étant un animal farouche, il leur faudra une bonne vingtaine de minutes avant de venir dire bonjour!

Les nuits sont encore fraîches, un petit thé et une tablette de chocolat plus tard, nous filons rapidement au lit car des grandes voies nous attendent le lendemain. Les topos sont encore potassés jusque tard dans les tentes. Tout fait envie à vrai dire, mais c’est surtout le dernier check météo au réveil qui nous décidera.

 


Vendredi 14/05

Réveil matinal, on essaie de s’activer afin de ne pas perdre de temps, les voies sont longues et la météo n’est pas des plus clémentes. Nous nous rabattons finalement sur des voies plus courtes car des averses sont prévues en milieu d’après-midi.

Notre choix se porte sur le secteur Gueule d’amour. Un secteur magnifique où les voies semi-équipées vont nous permettre de jouer avec les friends. Nous en prenons plein la vue dès les rappels.

Se tasser à 6 sur un relais pour gagner du temps lors des rappels: check. Note à nous même : ce n’est pas la solution la plus confortable… et le gain de temps reste encore à prouver ^^ !

Deux cordées s’équipent et partent dans deux voies différentes :

  • Sophie, Charlotte et Coco iront visiter la célèbre voie « Bottes-Surbottes », en 3 longueurs, TD 5c / 6a. Attention, on ne le redira jamais assez, les cotations dans le Verdon ne sont pas à prendre à la légère ! Malgré une difficulté apparemment abordable, les bras s’en souviendront. Le caillou est beau et se prête bien au TA mais il surprend par son style atypique. Fissure déversante, cheminée, renfrougne… Tout y passe et l’on se demande : c’est 5c ça ?!

  • Marianne, Ilona et Angélique iront découvrir Spaggiari, du nom du célèbre casse du siècle dans les égouts de Nice. 4 longueurs, 6b max. La première longueur est sincèrement incroyable, après une courte attaque, la ligne se fond en un boyau dans lequel il faut se glisser. Poussiéreux mais très ludique, ce boyau obscur est entièrement non équipé. Sac entre les jambes, il faut choisir entre technique de dièdre ou technique pieds-dos. Attention, ne pas trop manger la veille, sous peine de ne jamais y rentrer… ou de ne jamais en sortir! Les filles débouchent sur une paroi verticale impressionnante et un relais plein gaz. Leurs capacités de danseuses sont testées sur la L2, au caillou très péteux. Elle se termine par une traversée sur un rocher rougeâtre, surveillé par les vautours dont le nid est proche.

    La L3 en 6b, réveille les avant-bras : un dévers intéressant, avec possibilité de repos dès lors que l’on pose ses pieds en écart. Les nuages nous guettant, et nous décidons d’activer le pas dans L4 ; magnifique 5a avec petit bombé à passer alors que quelques gouttes tombent (on ne le dira jamais assez, les cotations Verdon sont parfois bien tassées).  

 
 


 

 

 


Les voies terminées c’est un panorama 360° qui s’offre aux yeux ! L’heure de sortir les graines, le quinoa, le fromage et le saucisson. Et de faire une petite sieste !

Pour la fin de la journée, nous opterons pour un tourisme à l’américaine : chemin de crête en voiture, avec plusieurs arrêts, visite du village : c’est surtout l’occasion de repérer les secteurs, les approches et les rappels pour pouvoir revenir.

Le soir au camping, l’EPAM l’a bien compris : nous aimons manger et il y a toujours du rab. Ils se joignent donc à nous et c’est tous ensemble que nous partageons nos victuailles. De quoi nous raconter nos diverses aventures.

Petit check météo : ça ne s’améliore pas, au contraire, on nous conseille de ne pas nous aventurer dans La Demande, voie de 330m, de 12 longueurs. Cette voie se termine dans une cheminée, où il ne vaut mieux pas croiser la pluie… On se laisse la nuit, et un nouveau point météo demain matin, pour prendre notre décision.

Samedi 15/05 :

Réveil légèrement humide, petit check météo : pas d’amélioration. Un coup de fil à un ami Bibi, qui nous déconseille de réchapper dans la voie, sous peine de coincer dûment les cordes…

Il nous sera impossible de faire cette voie le lendemain (dernier jour et couvre-feu oblige), nous sommes légèrement déçues. Ce sera pour une prochaine ! Cependant, aujourd’hui reste LA journée des photos : un petit peu de maquillage Waterproof et c’est parti.

Nous nous rabattons donc sur la voie Chan-Thé, à l’arête du Belvédère, voie de 7 longueurs, en 6A max. L’accès se fait également par le haut, mais sans rappel. Attention tout de même, l’accès est délicat, et il est facile d’envoyer quelques cailloux sur les copines en-dessous.

Une fois arrivé au pied, la cordée Marianne – Coco – Ilona s’équipe. Étonnamment, la 1ère longueur se révèle complètement équipée…. Cela nous met la puce à l’oreille : nous ne sommes pas sur le bon départ.

La seconde cordée Sophie – Charlotte – Angélique en profite pour partir depuis le bon départ. Les cordées se rejoindront normalement deux relais plus haut. La 1ère longueur se révèle… atypiquement difficile !

Après quelques hésitations dans la ligne à suivre, le verdict tombe : nous ne savons pas sur quelle voie nous sommes ! Nous n'avons pas non plus le topo papier avec nous, et la photo que nous en avons prise n'est pas très nette... Bon, de toute façon c'est 6a max de (très) vague mémoire...

La 1ère cordée avance, déroule les longueurs : les filles sont à l’aise, le caillou est magnifique.

La 2nde cordée hésite plus dans ses longueurs, avant d’apercevoir au loin les autres filles. Marianne, Coco et Ilona ayant bien mieux mangé le matin, elles arrivent rapidement au sommet. Trop rapidement ?

Ou car la seconde cordée, rendue dans des traversées plus difficiles que prévues, prend du retard. Et voilà qu’une fine pluie les accompagne, suivi peu de temps après d'une vraie bonne saucée : celle que l’on voulait à tout prix éviter dans La Demande !

La 1ère cordée ayant terminé, et n’ayant aucune clé de voiture, les filles se réfugient sous un petit bout de rocher salvateur au parking. L’attente sera longue et humide, mais sera l'occasion de se raconter la vie en long en large et en travers !

La 2nde cordée prend la saucée sur la longueur la plus difficile. Ça pique quand même pour du 6A non? Certes nous savons que nous devons rester humble face aux cotations Verdon, mais tout de même !




 

Après une sortie glorieuse, et des retrouvailles enjouées, les filles se réfugient au chaud dans une voiture, accompagnées de leurs célèbres amis saucisson et fromage. Merci au maquillage waterproof de nous avoir au moins évité de ressembler à des pandas !

Le verdict tombe: Non, nous n’étions pas dans Chan-thé. La cordée qui nous suivait m’a dit que nous étions dans « Lame Fatale »… 

Ce nom de voie vous fait trembler ? il nous a fait suer ! Alors, Lame Fatale... voyons voir le topo qu'on rigole un peu ! « Lame Fatale, 6C max », majoritairement dans le 6B. 7 longueurs.

Quid des cotations quand la pluie s’en mêle ?

Nous sommes cependant unanimes : la ligne est belle, et ne demande qu’à être refaite par beau temps !

Arrivées au camping, nous rejoignons les blaireaux  déjà abrités dans l’Acapulco et nous prenons l’apéro tous ensemble. C'est fou ce qu'il peut contenir du monde cet Acapulco !

Taquines, nous décidons de leur raconter notre magnifique grimpe dans La Demande, voie mythique, avec « tu sais, cette longueur super patinée ! », la cheminée finale sous la pluie, tout ça tout ça ! Ils n'en reviennent pas !

Nous filons sous la douche, qui se révèle désespérément moins chaude que les jours précédents. Abritées sous le préau – comme toutes les autres personnes du camping, nous déployons notre barda et nos victuailles. Les blaireaux se joignent à nous et nous passons à nouveau une bien agréable soirée.

  Le temps passe, la météo n’est pas au goût du lendemain : de la pluie, encore de la pluie, rien que de la pluie ! C'est pourquoi, presque assurés de ne pas pouvoir grimper le lendemain, quelques irréductibles grimpeuses et grimpeurs termineront la soirée en s’invitant à la pendaison de crémaillère arrosée (et pas que d'eau) d’un couple dans le village.

Dimanche 16/05 :

Réveil humide … La pluie est notre nouveau compagnon de cordée… Nous faisons trainer le petit dèj mais c'est décidé, aujourd'hui nous plions les gaules: la météo ne veut définitivement plus de nous !

Le Verdon, lieux majestueux de la grimpe !

Finalement, qu’appelle-t-on atypique ? un style d’escalade auquel nous ne sommes pas habitués et vis-à-vis duquel nous nous ne faisons « rouster » ? Un équipement ancien, faisant parti du charme, mais équipement « light » pour des grimpeurs de sites sportifs ? des lignes difficiles à repérer ?


Pour lire le compte-rendu perso d'Ilona, cliquez ici!