mardi 31 août 2021

 

Course d'arêtes dans le Néouvielle - été 2021

 


Mi-juin, orages prévus sur plusieurs coins de la carte… encore une fois il va falloir se décider au dernier moment entre de nombreux plans tous plus alléchants les uns que les autres! Balaïtous, Aneto, Dent d’Orlu… c’est finalement le Néouvielle qui fera l’objet de notre choix. 

Deux jours à Cap le Long pour de la course d’arête entre nana, c’est trop bon mais c’est trop court! Nous voici toutes réunies à 9h sur le parking, après les longs et superbes lacets jusqu’au lac. Une seule recrue manque à l’appel: notre Laura qui nous manque, qui récupère encore de ses croisés et que l’on embrasse!

En revanche, aujourd'hui est un grand jour puisque nous accueillons officiellement au sein de l’équipe, et avec grand plaisir, une nouvelle recrue: Thelma Pinarel! D’abord membre des “Blaireaux” de l’Epam (précisons qu’ils s’appellent eux-même comme ça ;-)), elle s’est finalement laissée tenter par l’ambiance délirante de l’Epaf. Et qui ne l’aurait pas fait? A peine le temps de discutailler en faisant les sacs qu’il nous faut déjà attaquer les approches. Oui car le temps est bon, le ciel est bleu… mais ça pourrait se gâter. Le Garlitz attendra! 



Deux cordées s’élancent sur la rive gauche du lac en direction des Alarhissés: Lara, Thelma, Pauline, Angélique et Charlotte. 

Deux autres cordées se dirigent vers l’arête Ferbos en ayant déjà bien en tête d'enchaîner avec celle des 3 conseillers pour sortir au sommet du Néouvielle : Coco, Ilo, Sophie et Marianne. 

Du côté des Alharisses : le topo annonce un sentier qui s’élève en zigzaguant à moins de 300 m du parking … on cherche un peu, c’est pas si long normalement 300 m ?! on finit par le dénicher ! L’approche n’est pas trop longue, ça monte un peu raide et après quelques traversées de névés tout mous, et le dérangement d’un joli couple de Lagopède qui prenait le soleil entre deux buissons de rhododendrons, on arrive au pied de l’arête Est des Alharisses. Lara nous fait un petit briefing sur les manip, la progression en corde tendue, comment effectuer des anneaux de cordes et bien les fixer au baudrier … Pour deux d’entre nous, la progression sur arête, c’est une première !! On s’élance, pleine d’envie, un petit brin d’appréhension pour certaines, mais confiantes. Pauline, Lara et Thelma partent devant, Angélique et Charlotte suivent ensuite. On enchaîne tranquillement, à notre rythme, alternant quelques portions grimpantes avec d’autres plus horizontales, sur le fil de l’arête, sous les conseils avisés de Lara. Le caillou est nickel, les protections se posent sans soucis, on se sent bien ! Et la vue est parfaite : le lac de Cap de Long et le Néouvielle d’un côté, le Grand Pic de l’autre, on aperçoit même le Campbieil au loin ! Fait étrange, de nombreuses coccinelles nous accompagnent … elles aussi elles kiffent les arêtes ! On grignotte un bout de fromage, une tranche de chorizo, et ça repart ! On atteint le sommet du Petit Pic vers 15h30. Là, deux choix s’offrent à nous : on a la possibilité de continuer l’arête jusqu’au Pic Central ou on redescend versant Est de l’arête, par des gradins herbeux puis des éboulis. De gros nuages gris pointent à l’horizon … on ne sera pas aussi gourmandes que les filles parties dans Ferbos, et on décide de rentrer au bivouac. La descente se fait sans soucis, en suivant les cairns. Une petite marmotte pointe le bout de son nez, et nous regarde d’un air étonné : que font toutes ces nanas au milieu de ces cailloux ?!

Arrivées au bivouac, on reçoit un message de Marianne, Ilo, Sophie et Coco : elles sont en haut du Néouvielle !! Un nuage est accroché au sommet … ça doit être l’ambiance là-haut ! Et elles ne sont pas prêtes d’être là ! On répète quelques manip en les attendant, puis on commence l’apéro : une première arête, ça se fête ! On les voit enfin passer le Pas du Gat, le soleil commence à se coucher … elles se seront fait une bonne bambée !!


 





Du côté de Ferbos : l’approche s’effectue tranquillement par un bon chemin et quelques pierriers, puis un névé pour finir. La neige est franchement molle et nous n’aurons pas besoin des crampons. L’arête Ferbos déroule à merveille offrant un point de vue imprenable sur le lac. Objectif inavouable du jour : récupérer un max de friends bloqués par les cordées précédentes! Sophie s’y emploiera un bon moment mais même le piolet n’y fera rien… En quelques heures les filles sont au sommet pour le pique nique rapide et le check météo. Le verdict tombe : pas question de s’arrêter en si bon chemin! D’autant que les orages annoncés plus tôt ne sont plus au programme. Pour gagner l’attaque des trois conseillers, il suffit de descendre par un pierrier plus ou moins cairné jusqu’à la brèche du Néouvielle. Et ça repart! La brume monte et nous encercle et nous décidons de quand même mettre les gaz. Il nous faudra 1h15 pour gagner le sommet du Néouvielle, après de beaux passages d’escalade. Ah oui il faut toujours aller au plus facile en course d’arête? Hmmm ok point à travailler alors! Même si c’est plutôt marrant de traquenarder un peu son second ! Bon alors cette brume nous laissera-t-elle apprécier la vue depuis le sommet? Plutôt oui que non. Ilona, au doigt levé, nous informe qu’il ne pleuvra pas. Quel talent! Le retour s’annonce tout de même longuet alors nous attaquons la descente. Grosses glissades au programme pour gagner du temps sur le névé. Chacun son style : sur le piolet, sur les bâtons, sur les fesses! Nous franchissons la crête du Barris d’Aubert par le passage du sapin puis un peu plus tard le pas du Gat (ou presque) et nous replongeons côté Cap de Long. 

De retour au bivouac les filles nous attendent pour l’apéro, le repas chaud, les potins... et les projets d’expédition. On voudrait bien se laisser entraîner jusqu’au bout de la nuit, mais il faut aussi reprendre des forces pour le lendemain. 


 







Dimanche, départ matinal pour la team Lara, Thelma, Pauline, Angélique et Charlotte. Objectif du jour : arête des trois conseillers.

Ilo, Coco, Sophie et Marianne s’offrent le luxe d’une demie heure de sommeil supplémentaire avant de consulter les quelques topos apportés, ainsi que Camp to Camp. Il y a plusieurs options, mais l’idée serait quand même de ne pas trop exploser l’horaire et ne pas prendre la route à pas d’heure.

Sophie et Marianne se décident pour la voie “Serpent d’étoile” en ED, dans le Rognon du Ramougn. Pas très glamour comme nom de falaise! Il faudrait raisonnablement être de retour à 17h aux voitures. “L’approche 1h45, la voie 10 longueurs, mettons une demie heure par longueur, le retour 1h30, une marge de 30 min… Ça fait combien ça? Bon allez, on y va, on va bien gagner un peu de temps sur l’approche”.

Ilo et Coco, n’ayant pas exactement de topo, partent plus ou moins à l’aveugle dans la face bordant le lac. “C’est 6c max ici de toute façon non?"

Du côté de la Team Lara, on part dans les traces des copines en visant les 3 conseillers, parcourus la veille par Ilo, Coco Sophie et Marianne. Une grande classique du secteur, depuis laquelle la vue est imprenable sur les sommets environnant. En termes de ratio marche/grimpe, il parait que ce n’est pas optimal… qu’à cela ne tienne on va faire durer le plaisir sur le caillou! Il est vrai que la mise en jambe d’approche n’est pas à négliger! Une petite balade en crampon sur le névé, dans une ambiance “chute de pierre” nous permettra d’atteindre la vire qui accède au début de l'arête. On mixe les cordées et on applique tout ce qui a été vu hier! Charlotte, Pauline et Lara démarrent, suivies de Thelma et Angélique. L’ambiance est bonne, le soleil rayonne, les points se posent avec plus d’assurance et la progression se fait tranquille. Tout le monde y trouve son compte et se satisfait de cette belle journée au Néouvielle! Encore un joli écrin pyrénéen comme il y en a tant d’autres! Petit casse-croûte au sommet sans trop traîner, au programme c’est glisse pour la descente! La neige des névés a eu le temps de se ramollir juste ce qu’il faut pour nous permettre de progresser facilement. Quelques glissades avant de retrouver le sentier. On aura le temps de se dire quelques fois que le retour est un peu long mais ce n’est qu’un détail lorsqu’on lève le nez vers cette belle arête que nous venons de parcourir!

Du côté de Coco et Ilona… Elles décident de partir dans "Le 5ème élément", une voie cotée 6c max. Initialement, les noms des voies sont inscrits au pied de celles-ci mais des névés les recouvrent. Les coéquipières ont emporté le topo et c'est donc à vue d’œil qu’elles s’ engagent dans la voie (“à préciser que je ne suis pas une référence en matière d’œil !” Ilona). La première longueur se passe bien, Coco rejoint Ilo au premier relai et le doute s'immisce :

"- La suite semble dure pour du 6c non ?

- Ça va passer.

- Tu penses qu'on est dans la bonne voie ?

- De toute façon, le max ici, c'est 6c !"

Sur les paroles rassurantes de Coco, Ilo se lance dans la voie. Elle lui parait dure pour la cotation annoncée mais peut-être que le repas d'hier était juste un peu trop bon ?!

Elle finit malgré tout la longueur, non sans peine ! Coralie la rejoint à peu près dans le même état. Au relais, elles sont toutes les deux dépitées : "Là c'est décidé, on arrête l'escalade!".

1 longueur, 2 rappels et une crêpe plus tard, elles feuillettent le topo à la recherche de leur voie... Elles savent toutes les deux qu’elles se sont trompées mais elles ne connaissent pas la cotation de la voie réalisé... Le verdict tombe, la deuxième longueur est cotée 7b+ ! Bon ça va, c'est quasiment la même chose qu'un 6c dur :)) A défaut de savoir s'orienter, elles auront sorti les bibis ?

Du côté de Sophie et Marianne, l’approche s’avère plus complexe que prévue. Depuis le Ramougn, il s’agit de descendre presque au niveau du lac par un système de mains courantes, de vires, de couloirs, et un rappel trouvé in extremis. Autant dire qu’on n’aura pas gagné de temps. “C’est pas grave, on va grimper vite”. Raté, une cordée nous a précédée et se trouve pile à l’attaque de la voie. Mais comme on n’a pas de topo hormis celui de Serpent d’étoile, on prend quand même leur suite. Après tout, cela nous fera de la compagnie! Bonne décision puisque d’une part, les gars devant nous sont hyper sympa, et d’autre part, ils avancent à très bonne allure. Nous nous suivrons toute le long de la voie sur un excellent granite quelque peu déroutant. Des pas en dülfer, des fissures franches, des moins franches, des traversées en dalles, quelques surplomb malcommodes à négocier, on se régale! Nous surveillons le pat du Gat pour voir où en sont les copines qui descendent du Néouvielle, et nous les apercevons alors qu’il nous reste deux longueurs. C’est pas pire, on est dans le temps.

Juste à l’heure pour se dire au revoir et enquiller sur la route du retour. Comme le dit toujours Coco, le week-end était “démeeeeent”! Un grand merci à nos encadrantes !!!

 


 Et Merci à Pyrenex pour son soutien qui nous tient chaud la nuit ! <3

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