Chasse aux oeufs fissures dans le Caroux !
En ce week-end de Pâques 2021, et avant que de nouvelles mesures sanitaires toujours plus drastiques ne s'appliquent, la Team s'en est allée à la découverte du Caroux !
Nous nous retrouvons avec plaisir en bas des gorges d'Héric, le cœur joyeux à l'idée de profiter de 4 jours de pleine nature entre gazelles, ou mouflonnes, ça fait plus local. Un nouveau confinement s'annonce alors on n'est pas mécontentes de venir se remplir la tête de paysages!
Sur le parking, l'heure n'est pas encore à la rigolade car il s'agit de charger les sacs pour y répartir le matériel d'escalade, de quoi manger, les duvets et autres commodités... Chacune réussit à caler un petit saucisson par-ci, un paquet de muesli par là, les friends, les dégaines, les câblés, ses affaires perso... Et les sacs sont faits : blindés! Mouai enfin... pas tant, si l'on considère que les 12 bières d'un demi litre qui surgissent encore soudainement du coffre d'une voiture trouvent une place en deux en trois mouvements!
Une petite manip' de voiture plus tard, nous entamons la piste des gorges ou l'Héric s'écoule et forme de superbes vasques propices à la baignade et plus que tentantes. Mais pour nous, le programme c'est plutôt bartassage jusqu'au pied de l'arête des Charbonniers. Nous quittons la large piste au profit d'une petite sente qui s'enfonce dans la végétation et monte assez radicalement. Pas si terrible que ça, l'approche nous amène au pied d'un dièdre fraîchement éboulé semble-t-il, qui marque l'attaque de l'arête.
Et allons-y pour de la grimpe en chaussures d'approche et avec sac! Pour certaines d'entre nous, cette arête cumule pas mal de premières : première voie en TA, première voie en chaussure, et première voie avec un sac de 10-12 kilos (et le reste!). Objectif pour Charlotte: ne pas percer la Hoegaarden qui s'est faufilée dans la poche latérale de son sac! Nous formons trois cordées qui se suivent et progressent guillerettes dans la voie en AD- 4b/3c. 250 mètres d'escalade assez facile, très jolie quoique slalomant parfois un peu entre les arbustes (tirage garanti!), à protéger avec friends et sangles. Beaucoup de relais sur arbres et quelques relais à construire sur friends. Idéale pour commencer ces 4 jours.
Une fois en haut de l'arête, deux options se profilent: marcher 1h30 pour gagner le spot de bivouac au prix d'un bartassage des plus coriace et à la recherche d'une sente pomatoire comme le Caroux semble savoir en proposer. Ou gagner le pied de l'arête de la Déplasse en suivant les points jaunes, et faire une deuxième voie du même style que la précédente.
Après une courte tergiversation et une petite tartine de rillettes, nous optons pour la seconde option et nous employons à trouver l'attaque de la Déplasse. Quelques cairns, points jaunes, houx à boules rouges, et passages secrets plus tards : nous y voici!
Les trois cordées se suivent à nouveau sur cette arête en 3, l'escalade y est peut-être plus jolie encore, car il s'y trouve moins de végétation et la vue s'embellit à mesure que l'on y prend de la hauteur. En revanche, le poids des sacs se fait sentir. Souvent de bons pied se présentent, mais un peu haut, qui nécessitent un genre de squat à une jambe à faire pâlir les crossfiter les plus aguerris.
Nous gagnons toutes le sommet de la Déplasse aux alentours de 19h, et il ne nous reste plus qu'à suivre Lara qui nous amène à un spot de bivouac 5 étoiles: c'est-à-dire du plat pour faire son lit, de l'eau pour boire, manger et rafraichir l'apéro et de quoi faire un petit feu pour se raconter nos vies autour des flammes. Que demander de mieux ?
Troisième jour, nous quittons le spot et marchons une petite heure et demi pour aller se frotter au Bastion. Depuis le plateau, on aperçoit la mer!
Après avoir planqué les sacs, une courte descente bien cairnée dans un ravin nous amène sur le flanc du Bastion. Sophie, Charlotte et Marianne s'équipent pour l'intermédiaire, tandis que Lara, Ilona, Angélique et Coco se décident pour la parallèle.
L'ambiance au Bastion est un peu différente: nous grimpons à l'ombre, le rocher est toujours bon mais parait austère par sa couleur sombre et son toucher froid. Les voies, bien que d'une difficulté modérée, déversent légèrement par endroit et il n'est pas inutile de maîtriser la grimpe en dièdre pour passer en s'évitant quelques pas athlétiques. Nous arrivons au sommet du Bastion en début d'après-midi.
Après cet instant farniente, nous nous exerçons à la confection de relais sur friends dans les fissures qui nous entourent. Lara nous montre notamment comment positionner sesprotections et les relier ensemble pour éviter au maximum que le relais ne se retourne. Tip top!
Il est l'heure de se remettre en marche. Nous retrouvons nos sacs et entamons une descente jusqu'au ruisseau d'Arles, lieu du bivouac. Brin de toilette très fraîche, apéritif all-in et énième sachet de nouilles chinoises. Il est temps d'aller former une belle brochette de duvets pour se tenir chaud.
Dernier jour, réveil un peu difficile : on a bien envie de rester dans nos duvets bien au chaud mais il faut bien en sortir, lancer l'eau pour le thé, grignoter un bout et plier bagage.
Aujourd'hui direction la grande paroi d'Arles pour deux nouvelles voies. Ilo a un train à prendre du côté de Montpellier et puis il y a une histoire de couvre feu aussi non? Alors on se fixe d'être en haut pour midi.
Une cordée dans La Batârde, et deux autres dans la Voie Classique du
Mur. Ce sont environs 6 ou 7 longueurs d'un rocher bien compact. Du côté
de la Batârde, de superbes traversées gazeuses mais avec tout ce qu'il
faut, puis de la fissure, du dièdre, rien à jeter! De quoi poser un
maximum de friends rien que pour le plaisir! Du côté de la Voie Classique, des pas de 4+ très (très) retords, de la fissure cheminée. En haut à 12h comme prévu, nous optons pour un ultime pique nique au soleil. C'est déjà fini?
Un grand merci à nos encadrantes pour ce superbe stage TA !