BACANERE POUR CINQ FILLES ET UN COURAGEUX GARCON
Une fois n'est pas coutume, c'est Mireille, encadrante alpi au CAF Comminges, qui relate les évènements de cette superbe sortie du 13 mars.
Fainéante, me direz-vous! Mais elle l'a tellement bien fait pour le club que je ne pouvais pas faire mieux.
"Tous
les barbus skieurs du CAF Comminges ayant mis les voiles, qui vers l'Ouest qui vers l'Alpe, il a
bien fallu assurer la sortie dominicale. Or donc, sous les conseils de Joël,
j'ai programmé le Bacanère : enneigement assuré, peu de risques en cette
période d'indice élevée.
Samedi
soir, quand Pierre Alexandre a appelle pour s'inscrire, il a fallu être
honnête: il sera le seul gars sur 6. Cela ne l'a guère impressionné.
C'est donc Cathy, Marie, Céline, Vavane, Pierre
Alex et moi-même qui, après un petit coup d'oeil à Gouaoux où il n'y a aucune
trace de neige à l'horizon, chaussons nos skis juste au-dessus du parking
d'Artigue.
Marie est toute excitée
: c'est sa première sortie à ski de rando. Elève appliquée, elle écoute tous les
conseils qui lui sont prodigués. Ainsi découvre-t-elle le délicat
"chaussage" des fixations légères, les conversions et autres
subtilités spécifiques.
Technique acrobatique et très personnelle de la conversion |
Vavane
a sorti les skis de son Papy : elle leur voue une vraie dévotion au point de se
faire photographier avec eux.
Céline
fait sa première sortie avec nous. J'avoue que j'ai été contente quand elle
s'est inscrite: je savais qu'en cas de nécessité, elle ferait la trace. Du
reste, c'est ce qu'elle a fait tout le long. Je ne connaissais par contre pas
ses talents de photographe. Elle nous a mitraillés tout au long de la journée.
Rien
à dire sur les deux cheveux d'argent, Cathy et Mireille : fidèles au poste, pas
trop ridicules.
Enfin,
Pierre Alexandre s'est montré à la hauteur : il a supporté avec stoïcisme et
humour cette compagnie inhabituelle sur les sorties de rando.
Nous prenons donc l'option classique : montée
en direction de Saunère et bifurcation à gauche en dépassant la forêt. La neige
est froide, quasiment pas tracée sur ce secteur. Le soleil joue à travers les
arbres givrés au-dessus et les bancs de brume.
Nous
atteignons la crête ou certes l'épaisseur est faible, mais suffisante, bien
fraîche, sans glace. La couche nuageuse qui jusque-là plafonnait à ce niveau se
déchire, dévoilant les sommets étincelants au sud et à l'ouest. C'est une vraie
féérie. Nous sommes toutes (oups, pardon) tous sous le charme. Céline ne sait
plus où donner de l'objectif.
Les pentes versant nord sont vierges ... pas
pour longtemps !!!
Nous
contournons le Montmajou et terminons la longue arête qui nous conduit au
Bacanère. Chacun et chacune avance à son rythme. Alors que je devise
tranquillement avec Vavane, nous regardons Céline qui jusque-là était restée
avec le groupe ou au moins attendait régulièrement, mettre le grand braquet,
distancer Pierre Alexandre qui lui aussi caracolait devant (avec ses grandes
jambes !!!!), doubler un groupe qui a du se demander quel était cet OSNI (Objet
Skiant ...). A notre arrivée, elle nous attend appareil au poing pour faire la
photo de ses copines !!!!!
Séance photo, "esbodissements" devant
le paysage, quatre blagues et la bise à Bruno, président du CAF de Toulouse.
Nous fuyons l'air vif qui règne sur ces hauteurs pour rejoindre un coin plus
abrité. Restau 4 étoiles sur les ruines du col entre les deux sommets.
Comme
nous avons encore de l'énergie (trop fortes les filles !) nous repeautons pour
grimper la centaine de mètres qui nous séparent du Montmajou. Cette pente Nord
est trop tentante ! Nous la traçons jusqu'à la lisière de la forêt. Belles
arabesques dans une neige froide sur une couche dure et régulière. "C'est
nul !" clame Céline la banane jusqu'aux oreilles. Quant à Marie, le
sourire aussi large, répond sur le même ton en déclarant ne plus faire de ski
et se remettre à la raquette (désolé Marius, c'est sans ironie ni perfidie).
Vavane, malgré son attachement à ses planches "vintage", envisage un
investissement dans du matériel plus moderne.
Deuxième repeautage devant les sapins blancs de
neige pour prendre une trace récente remontant sur la crête. Le reste de la
descente n'est que bonheur. Pas un passage pour altérer la qualité de la neige,
jusqu'en bas, si je fais abstraction des quelque plaques de pelouses juste
au-dessus du village, mais que l'on évite aisément.
C'est
au soleil de fin de journée sur le balcon d'Artigue que nous goûtons d'un
délicieux gâteau arrosé de cidre amenés par Marie.
Merci à toutes et lui tout seul d'avoir bien
voulu venir avec moi. J'ai passé une journée inoubliable."
Mireille Costes