jeudi 5 novembre 2020

C'est ça l'alpinisme, n'est-ce-pas ?

La fin d'août Pyrénéen s'est montrée assez humide, ce qui n'a rien changé aux plans des Epafiennes qui bossaient alors en montagne (Aurélie au refuge de Baysselance, Virginie en estive avec les brebis) mais a forcé les Epafiennes dispo pour la grimpe a une constante adaptation ! C'est ça l'alpinisme n'est ce pas ?

Beh oui, on aurait aimé vous montrer de belles photos du Pic du Midi d'Ossau à la fête de la fissure, comme l'an dernier, comme ce qui était prévu jusqu'à la dernière minute ! Mais le mauvais temps et les indissociables bouchons ont eu raison du timing avant même le passage à Toulouse. 

Qu'à cela ne tienne ! Ce sera couenne. A forcer de coincer, on en oublie de grimper. C'est parti pour le tour du propriétaire-calcaire de l'avant-pays, c'est parti pour Saint-Antonin, avec quelques voies pour s'échauffer, mais aussi de quoi s'envoler. Voie d'échau... ouch, c'est dur, c'est vraiment à l'ancienne les cotations ici ! 

"Les filles, vous vous êtes trompées, vous êtes dans un 6C+ !"

-Pas grave, je laisse un mousqueton, on ira le chercher par la voie d'à côté ! C'est une 5c"


...ouch, elle est dure celle-là aussi ! Pas simple les 5c ici. 

"Les filles, vous vous êtes trompées, par là c'est un 7a !" (parfois, l'alpinisme, c'est aussi ça...)

"A saint-Antonin, vérifie le topo avant de choisir ton chemin."

Après une galère sans nom et un échec pour récupérer le dit mousqueton en posant un rappel depuis le haut, tout ça c'est terminé sous la pluie, et en baignade dans la rivière. C'est ça l'alpinisme, n'est-ce-pas ? 

A courir après le beau temps, on se retrouve le lendemain en pays Audois, dans les superbes Gorges de Pierre-Lys ! Anaïs venge son mousqueton perdu la veille dans le superbe dièdre de Démons et Merveilles (TD-), on se dit qu'on espère être assez fortiches pour revenir le faire uniquement en trad ! On termine seules au monde, au soleil, presque sans regretter le Pic du Midi d'Ossau.

Le we suivant, le hold-up météo est total ! C'est vers le Luchonnais qu'on part en ballade. On a encore failli ne pas arriver "Ha bin non vous pouvez pas passer, demain c'est le Tour de France". Le Tour de France. En septembre. On l'avait complètement oublié celui-là ! Un peu de négociation, on promet que oui, on reste en montagne 48h, que non on ne descendra pas avec le kangoo au milieu d'un peloton de cyclistes, et on arrive malgré tout aux granges d'Astau. Le lendemain, montée bien chargés de tout le matos de grimpe jusqu'au Lac Glacé (bin oui, l'alpinisme c'est aussi ça...). 

Les couleurs sont époustouflantes, et on a une très belle vue sur l'arête SE du Pic des Spijeoles, l'objectif de demain ! On emmène avec nous Paul et Alice, pour une toute première expérience alpinisme ! On a hâte de partager notre passion avec eux. 

Pendant qu'Audrey leurs apprend les rudiments de la course d'arête (toujours avoir des gourmandises dans les poches, tout ça tout ça, c'est ça l'alpinisme, n'est-ce-pas ?), Anaïs ne se fait pas prier pour accompagner Maxime dans "la Fonte des Mèches" (ED-). Malgré une motivation sans faille, se sera un demi-tour à mi-parcours, car la nuit et les nuages ne sont plus attendre à cette période de l'année. 

Après une nuit épique et moyennement reposante à 4 dans une tente 2 personnes (c'est vraiment ça l'alpinisme ??!!), le soleil se lève sur l'arête du Spijeole que la mer de nuage chatouille au niveau du pieds. C'est là qu'on va ! La première longueur tarde à se révéler, mais pas à nous réveiller ! 

Le caillou est beau, la grimpe variée et ludique, on enchaine toutes les situations, longueurs, corde-tendue, gendarmes, une superbe dalle, et enfin une arête horizontale où on slalome entre les blocs. On fait la course avec la mer de nuage qui veut nous rattraper, quelle ambiance ! 

Elle aura raison de nous de retour au bivouac, et c'est dans une ambiance Ecossaise que nous dévalions les 2000 m de dénivelé pour revenir à la voiture. Et 2000 m sous la flotte, après une journée de grimpe, c'est long ! (Mais l'alpinisme, c'est VRAIMENT ça) Sans compter que la nuit tombe tôt, et qu'une migration de salamandres nous oblige à constamment surveiller où nous mettons les pieds. 

Ce we terminai en apologie (et en prophétie) la saison estivale, puisque ce que les we suivant s'avérèrent détrempés (quelques sorties entre les gouttes) et finalement confinés... on espère pouvoir vite se retrouver pour terminer ces deux années en beauté ! 

Parce que l'Alpinisme, c'est ça !



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